Au Bhoutan spiritualité et vie quotidienne sont intimement liées.
Dans toutes les rencontres que j’ai faites la sagesse et la sérénité étaient apparentes : chez les paysans et éleveurs (80% de la population), les commerçants, les moines et nonnes toujours heureux de vous faire partager un moment de leur journée ou encore les tisserandes qui vous ouvrent leur maison pour vous montrer leurs tissus aux motifs et couleurs centenaires dont elles sont fières.
Les motifs aux couleurs vives peints sur les murs des maisons, les montagnes aux sommets enneigés, les lacs et les glaciers, les forêts et la flore exceptionnelles, les costumes et textiles aux nuances vives, ce paradis de couleurs rayonne sur l’architecture et la vie quotidienne lui conférant un bonheur de vivre rarement absents des visages.
Les Bhoutannais aiment se retrouver: femmes et enfants jouent au palet dans les villages, les hommes jouent aux fléchettes, souvent dans un champ en pleine campagne ou au tir à l’arc, décrété sport national, comme dans le stade de Timphu où j’ai assisté à la finale d’un tournoi. Les femmes participent en dansant et chantant à chaque fois que la cible est atteinte.
Le 20 Mars 2013 le Bhoutan a instauré la journée internationale du bonheur que l’ONU et accepté. A ce jour l’un des 4 piliers du Bonheur Brut est réalisé, la préservation de l’environnement. On peut se demander si les autres se réaliseront aussi facilement car la vision entraine la limitation de certaines libertés (comme l’obligation de porter l’habit traditionnel dans les administrations, temples et grandes fêtes ou l’interdiction de fumer) et la généralisation de l’éducation engendre des changements sociaux profonds (chômage des jeunes et exode rural notamment). On peut imaginer que la philosophie bouddhiste sera le moteur et le ciment national.
© Liliane Clément Photography